Iles éparses de l'océan Indien



L’appellation d’îles Eparses recouvre un ensemble de cinq îles, Bassas da India, atoll en formation submergé à marée haute, Europa, Juan da Nova, Glorieuses dans le canal du Mozambique et Tromelin, isolée dans l’océan Indien. Elles sont situées dans la zone de formation ou de passage des cyclones tropicaux.

Placée sous l’autorité du Ministre chargé de l’Outre-Mer depuis le 1er avril 1960, l’administration des îles est confiée depuis l’arrêté du 3 janvier 2005 au préfet, administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises. Cette fonction était jusqu’alors assurée par le préfet de la Réunion conformément à l’arrêté du 19 septembre 1960.

Les îles Eparses ne font pas partie du territoire de l’Union Européenne. Les îles Eparses sont classées en réserves naturelles par les arrêtés préfectoraux de 1975 et 1981, réglementant ainsi la pêche et le séjour des personnes sur ces îles.
Depuis 1950, à la demande de l’organisation météorologique mondiale, la France y a implanté des stations météorologiques qui jouent dans la région un rôle déterminant dans la surveillance et la prévision des phénomènes cycloniques au bénéfice des territoires français et des pays voisins, membres de la commission de l’océan Indien.

Depuis 1973, les îles de la Grande Glorieuse, Juan de Nova et Europa sont occupées par des détachements militaires des Forces Armées dans la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI). Toutes (sauf Bassas da India) sont également habitées par des météorologistes, un gendarme (sauf Tromelin) et occasionnellement par des scientifiques. La quasi-totalité du soutien logistique est assurée par des avions de l’Armée de l’Air et des navires de la Marine Nationale, qui assurent également la surveillance des eaux territoriales et de la Zone Economique Exclusive (ZEE).

Bassas da India
L’île émerge dans la partie sud du Canal du Mozambique par 21°27’ de latitude sud et 39°45’ de longitude est. Elle est située à quelques 450 km du cap Saint-Sébastien (Mozambique), à 380 km environ à l’ouest de Morombé (Madagascar) et à moins de 130 km au nord-ouest d’Europa.
Bassas da India est un atoll madréporique en formation d’une superficie de moins de 1 km². Celui-ci est constitué d’un cercle presque parfait et totalement dénudé. La couronne de madrépores isole de la grande mer un lagon intérieur peu profond. A marée basse, son diamètre mesure quelques kilomètres. Mais à marée haute, l’île est à peu près intégralement recouverte par la mer d’une épaisseur peu importante. (ZEE : 123 700 km²)

Ile Europa
L’île Europa est la plus importante, quant à sa superficie (30 km²). Ile désertique située dans le canal du Mozambique, à environ 350 km dans l’ouest-nord-ouest de Tuléar, à mi-chemin entre la côte est de l’Afrique et la côte ouest de Madagascar.
Elle a une forme grossièrement circulaire, 7 km dans le sens nord-sud, 6 km dans le sens est-ouest. Un lagon couvre le cinquième de l’île environ dans la partie nord-ouest (environ 900 ha dont quelques 700 ha couverts de mangrove).

La flore se compose de palétuviers près du lagon, d’euphorbes sur la majeure partie de l’île, de filaos et de cocotiers plantés par le service météorologique.
La faune est assez variée. On rencontre une colonie importante d’oiseaux de mer (frégates, fous, sternes), de grands troupeaux de chèvres sauvages. C’est aussi le lieu de migration des flamants roses. En certaine période de l’année, il y a des invasions de myriades de moustiques rendant toute circulation impossible après le coucher du soleil. Pendant une certaine période de l’année, les tortues de mer viennent y pondre.

L’île Europa était déjà connue au temps de la Compagnie des Indes et des premiers Français installés à Madagascar. Elle aurait servi de refuge à des pirates fuyant la Marine Royale. Elle fut habitée entre 1905 et 1910 par deux familles réunionnaises qui tentèrent d’y exploiter le sisal et l’écaille de tortue.

Les ressources proviennent essentiellement des produits de la mer. Les cultures sont très difficiles du fait de la présence sur l’île d’un grand nombre de rongeurs.
Depuis 1949, une station météorologique est en fonctionnement. L’intérêt de la station est grand, au point de vue météorologique, elle permet la prévision des cyclones du Canal du Mozambique, la protection de la navigation maritime et la protection de la navigation aérienne internationale entre l’Afrique du Sud et Madagascar.

L’île Europa est considérée comme une réserve naturelle (ZEE : 127 300 km²).

Juan da Nova
L’île Juan da Nova est située dans le Canal du Mozambique à environ

150 km des côtes ouest de Madagascar. Sa superficie est de 5 km². C’est une île en croissant qui mesure 6 km d’une pointe à l’autre, pour une largeur de 1 600 mètres. Cette île, connue depuis très longtemps par les navigateurs, est protégée par un vaste lagon et une barrière corallienne. Elle est composée de beach-rock et de dunes de sable pouvant atteindre 12 m de hauteur.
Sur son sol, on trouve des filaos et des cocotiers. Seuls les sternes composent la faune de l’île.

La seule ressource est le guano exploité par les Seychellois dès la fin du 19ème siècle pour le compte d’une société. Les installations se composent de bâtiments de la société exploitant le guano et de la station météorologique tenue par les agents de la société. Les observations de cette station complètent fort heureusement le réseau du Canal du Mozambique et sont particulièrement utiles en période cyclonique (ZEE : 61 050 km²).

Les Glorieuses
L’archipel des Glorieuses (7 km²) est composé de deux îles coralliennes : la Grande Glorieuse (3 km dans son plus grand diamètre) où se trouvent les installations humaines, et l’Ile du Lys (circulaire de 600 mètres de diamètre) entièrement déserte. Deux petits îlots, les Roches vertes et l’Ile aux Crabes, ainsi qu’un banc sableux émergeant plus ou moins à marée basse, complètent l’archipel. L’est et le nord-est de la Grande Glorieuse sont caractérisés par un ensemble de dunes atteignant une altitude maximale de 12 m. Le tout est entouré d’un lagon s’asséchant aux basses marées. Elles sont situées à 220 km au nord-ouest de Diego Suarez (Madagascar). (ZEE : 48 350 km²)

Ces îles sont devenues possession française en 1930. Vers 1912, un Français venu des Comores y installa une belle cocoteraie. Exploitée jusqu’en 1958 par des Seychellois, elle est actuellement abandonnée. On y trouve aussi de nombreux filaos. La faune se compose exclusivement d’une colonie de sternes assez importante.
Le service météorologique de la colonie française de Madagascar y installa une station météorologique de fortune en 1955, ouverte juste pendant la période de cyclone, d’octobre à avril.
Depuis 1960, la station est permanente. L’intérêt de cette station est incontestable. Au point de vue météorologique, elle prévoit les cyclones intéressant le nord de Madagascar et les Comores. Elle permet la protection de la navigation maritime et de la navigation aérienne internationale sur les parcours Madagascar-Djibouti-Madagascar et Kenya-Maurice-Kenya.

Tromelin
L’île Tromelin (1 km²) est une petite île corallienne plate, entourée de fonds de 4 000 mètres. Elle se situe à environ 600 km dans le nord-est de Tamatave (Madagascar) et 535 km dans le nord de La Réunion. Ses dimensions sont d’environ 1 600 m de long par 700 m de large. Très isolée géographiquement des autres, Tromelin est parfois exclue de l’appellation « Iles Eparses ». L’île est recouverte de sable et présente de nombreux blocs coralliens. (ZEE : 280 000 km²).
L’île a été découverte par le Chevalier de Tromelin. En raison des vents violents, elle était soigneusement évitée à l’époque de la marine à voile.

L’accès est très difficile par la mer : l’île ne peut être atteinte que par des embarcations légères aux époques d’affaiblissement des alizés (avril-mai-octobre-novembre).
Son sol est constitué de dépôts coralliens sur éminence d’origine probablement volcanique. La flore pauvre se compose principalement d’herbes grasses et d’arbustes peu denses. La faune est constituée d’une colonie très intéressante d’oiseaux de mer et de tortues.

Les ressources sont limitées aux produits de la pêche et notamment des tortues de mer. Aucune culture n’est possible par manque d’eau et en raison des alizés qui soufflent presque toute l’année.

En 1954, le service météorologique de la colonie française de Madagascar y installa une station à la suite d’une résolution prise par l’Association Régionale de l’Organisation Mondiale Météorologique lors de sa première session tenue à Tananarive en janvier 1953. On y effectue maintenant des observations de vent par radiothéodolite. Cette station a été créée.
Depuis sa création, elle s’est avérée d’un intérêt capital pour la détection des formations cycloniques dans le sud-ouest de l’Océan Indien. En effet, la plupart des perturbations menaçant Madagascar ou les Mascareignes (île de La Réunion – Ile Maurice) se forment ou passent au voisinage de cette île.

Aucun commentaire: