Sorcières de Salem




Durant l'hiver 1691 Betty Parris et Abigail Williams, respectivement fille et nièce du révérend Samuel Parris, se mettent - dit-on - à agir d'une curieuse manière : elles parlent une langue inconnue, se cachent, traînent des pieds en marchant.
Les trois premières femmes accusées sont Sarah Good, Sarah Osborne et Tituba. Sarah Good est une mendiante, fille déshéritée d'une aubergiste française qui s'était donnée la mort quand Sarah était adolescente, une femme louche : elle murmure quand on lui donne de la nourriture. Sarah Osborne est une vieille femme, alitée, qui a mérité la réprobation générale en captant l'héritage des enfants de son premier mari pour le remettre à son nouvel époux. Quant à Tituba, c'est l'esclave barbadienne de Samuel Parris.
Les trois femmes sont officiellement accusées de sorcellerie le 1er mars 1692 et mises en prison. D'autres accusations suivent : Dorcas Good (la fillette de Sarah Good, âgée de 4 ans), Rebecca Nurse (une grand-mère malade et pieuse), Abigail Hobbs, Deliverance Hobbs, Martha Corey, ainsi qu'Elizabeth et John Proctor. Les prisons se remplissent progressivement. Environ 80 personnes attendent leur procès dans les geôles.
Tous les procès se terminent par la condamnation à mort de l'accusé pour sorcellerie, aucun acquittement n'est prononcé. Seuls ceux qui plaident coupable et dénoncent d'autres suspects évitent l'exécution capitale. Elizabeth Proctor, et au moins une autre femme, bénéficient d'un sursis à exécution « parce qu'elles sont grosses » (« for the belly », enceintes) : quoique condamnées, elles ne seront pendues qu'après la naissance de leur enfant. Une série de quatre exécutions a lieu au cours de l'été, avec la pendaison de 19 personnes, au nombre desquelles : un ministre du culte respecté, un ancien policier qui a refusé d'arrêter davantage de prétendues sorcières, et trois personnes disposant d'une certaine fortune. 6 des 19 victimes sont des hommes ; la plupart des autres sont de vieilles femmes misérables.
Une seule des mises à mort ne s'accomplit pas par pendaison. Giles Corey, un fermier âgé de 80 ans, refuse de se défendre en justice. La loi prévoit dans ce cas l'application d'une forme de torture dénommée peine forte et dure, consistant à empiler une à une de larges pierres sur la poitrine du prévenu, jusqu'à l'écrasement ; après trois jours d'atroces douleurs, Corey meurt en persistant dans son refus de se défendre. On a pu croire de manière erronée que Corey refusait de se défendre devant la cour pour éviter la confiscation de ses biens par l'État : en fait, les confiscations n'étaient pas systématiques et intervenaient le plus souvent avant le procès et la condamnation. On pense maintenant que l'attitude de Corey s'explique par le caractère buté et procédurier du vieil homme, qui se savait condamné d'avance.

Les procès en sorcellerie s'achèvent finalement en octobre 1692, les accusés sont progressivement mis en liberté jusqu'au printemps suivant. Officiellement, le gouverneur royal du Massachusetts, Sir William Phips, met un terme à la procédure après l'appel formé par le clergé bostonien mené par Increase Mather. L'affaire a eu un impact si profond qu'elle a contribué à réduire l'influence de la foi puritaine sur le gouvernement de Nouvelle-Angleterre et a indirectement conduit aux principes fondateurs des États-Unis d'Amérique.


Plusieurs théories tentent d'expliquer pourquoi la communauté de Salem Village a explosé dans ce délire de sorcières et de perturbations démoniaques. 
Un théorie pour expliquer ces faits repose sur l'ergotisme (le mal des ardents du Moyen-Âge, provoqué par l'ergot de seigle, qui contient une substance que l'on retrouve dans le LSD), 
En septembre 1692, 20 hommes et femmes jugés par le tribunal local et seront exécutés.
L'ergot de seigle est un champignon microscopique.
Des études scientifiques ont été menées sur le champignon ont montré que l'ergot est un alcaloïde polycyclique, dérivé naturel de l'acide lysergique, qui atteint le système nerveux central et provoque les contractions musculaires et autres symptômes que certains ont appelés, autrefois, de l'ensorcellement. 
C’est sans doute l’ergot du seigle ou, si vous préférez, le LSD qui est responsable de la vague d’exécutions de sorcières (plus de 40.000) qui a eu lieu en Europe au XVI° siècle. La carte géographique des exécutions se superpose parfaitement avec celle des régions de culture du seigle et les conditions climatiques, de l'époque, étaient idéales pour le développement de l'ergot. Toutes ces malheureuses, que l’on a cru possédées par le démon, avaient été rendues malades par le champignon hallucinogène diabolique.

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